Autour de Marguerite

Autour de Marguerite

Premiers secours

Avant que des médecins ne s’établissent au square, les pharmaciens assurent les premiers secours.
En 1901, le pharmacien Defgnée panse le genou d’un soldat des Grenadiers qui avait trébuché alors qu’il exécutait des mouvements au square. Le prince Albert (futur Roi), de passage dans le quartier et ayant appris l’accident, insiste auprès du lieutenant du soldat pour qu’il ait huit jours de convalescence ! En 1925, un jeune homme descendant du tram, se fait écraser par une voiture. Le pharmacien Michel n’a rien pu faire… 

Le Prince et le Pharmacien
Il y a quelques jours, un soldat des Grenadiers exécutait des mouvements militaires, au Square Marguerite. Il fit un faux pas, culbuta, s’étendit de son long sur la dure, et se contusionna le genou. Le blessé fut transporté chez M. Defgnée, le pharmacien bien connu, qui s’empressa de panser le pauvre garçon. Le prince Albert, qui arrivait au quartier, ayant appris l’accident, se rendit aussitôt à l’officine. Il adressa affectueusement la parole au blessé, pour se tournant vers M. Defgnée : « Croyez-vous, Monsieur, qu’un épanchement de synovie soit à craindre ? » « Oh ! non, Monseigneur, mais il serait prudent de faire examiner le blessé par le médecin du régiment aussitôt sa rentrée à la caserne. » « Ah ! Et quel traitement préconiseriez-vous, Monsieur ? » « Oh ! Monseigneur, répondit ce bon garçon de Defgnée, avec l’esprit d’à propos qui le caractérise, 8 jours de congé seraient je crois, le remède le plus efficace. » Le prince eut un bon sourire et se tournant vers l’officier de service : « Veuillez prendre note du traitement et qu’on veille à ce qu’il soit exécuté ». Le prince salue Defgnée en souriant encore et sortit.
Bravo ! Prince ! comme c’est gentil ! On vous aime bien au quartier Nord-Est mais vous vous êtes rendu plus populaire encore, par cet aimable grand petit rien qui témoigne de toute votre sollicitude pour vos soldats. Et vous, M. Defgnée, tous nos compliments, vous joignez le coeur à l’esprit : Bravo !

Sylviane, in Journal du Nord-Est, 3/2/1901. © Archives de la Ville de Bruxelles.