Autour de Marguerite

Autour de Marguerite

Le mât et le kiosque

Le mât de dispersion des lignes téléphoniques

Certains commerçants du square Marguerite s’équipent de téléphones dès 1900. Un téléphone public est installé en 1901. Il fonctionne avec une clé, qu’il faut obtenir auprès des voisins ou des agents du quartier !

Lorsque le téléphone s’installe à Bruxelles, vers 1900, les lignes téléphoniques sont en grande partie aériennes. Pour les rassembler, on érige souvent des « grilles » sur le toit de certaines maisons. Mais au square Marguerite, tout comme dans le bas de l’avenue Palmerston et à plusieurs autres endroits, la Ville choisit plutôt d’ériger de très hauts mâts de distribution des lignes téléphoniques. A la base de ces mâts, il y avait probablement des bobines pour diminuer les effets d’induction entre les fils.

Très vite, on prendra toutefois le parti d’enterrer les lignes téléphoniques. Les habitants du square se plaignent d’ailleurs de la crasse que ces travaux amènent. Le mât perd alors sa fonction première.  Mais on le reconvertit probablement vers 1910 en l’équipant d’un dispositif de « paniers ».  Ces paniers permettent d’établir des liaisons radio (hertziennes) entre les sites et les villes, et d’acheminer les conversations interurbaines à plus grande distance que le fil ne le permettait.

Coll. Christian Dekeyser.

Le kiosque à musique

Les habitants réclament très tôt que la ville dote le square d’un kiosque, afin de l’animer.  La ville accède à leurs désirs en octobre 1902.  Elle installe au même moment le jet d’eau au square Marie-Louise.

En effet, en 1902, le kiosque mobile de la Grand-Place de Bruxelles est remisé dans des entrepôts.  Son transport et son placement à la Grand-Place coûtaient à chaque fois plus de 700 francs à la ville, ce qui était beaucoup trop cher !  La ville décide donc d’en faire un kiosque permanent et le square Marguerite l’emporte face à d’autres places concurrentes.

Bien que la fanfare des Tramways bruxellois y donne un premier concert en août 1903, il sera peu utilisé les premières années, au grand dam des habitants.  En 1906, des habitants demanderont même à la ville de l’ôter. Ce qui fera dire au bourgmestre de Bruxelles, excédé : « lorsqu’il n’y a pas de kiosque, on demande à ce qu’il y en ait un et lorsqu’il y en a un, on demande qu’on l’enlève ».  Le kiosque restera.  Les habitants des squares formeront des chorales et des groupes musicaux qui s’y produiront.

Le kiosque existe toujours en 1939. Il disparaît probablement pendant la guerre, peut-être lors de l’établissement d’un abri anti-aérien (servant de refuge aux habitants du square lors des bombardements) à cet endroit.  Il est remplacé par une construction en maçonnerie et en fer forgé, apparemment couverte à l’origine, où se donnent encore quelques concerts après-guerre. Plus tard, des bals auront lieu sur la plaine de sports qui aura été aménagée entre-temps.

Ville de Bruxelles, Bulletins communaux, 7/1/1901 (Archives de la Ville de Bruxelles)
Le Soir, 22 octobre 1902 (Belgicapress, KBR)
Bruxelles Nord-Est, 11/2/1906 (Archives de la Ville de Bruxelles)